Pour continuer sur ce thème, voici le très bon article de Maïa Mazaurette paru dans le premier numéro de GQ.
"La flemme est l'avenir de l'homme" de Maïa Mazaurette
Jusqu'à présent, la répartition des tâches sexuelles semblaient simple : aux hommes le coup de rein, aux femmes la lourde responsabilité de s'allonger sur le dos sans que ça gratte. Il arrivait que quelques râleurs, inspirés par le porno, demandent à leurs copines de bouger un peu, de les chevaucher, voire de pousser des petits cris - mais le porno n'est que du cinéma, et ce n'est pas pour rien que La sexualité des paresseuses (Anita Naik) et Le kamasutra des paresseuses (Ellen Willer) squattent les librairies.
La position préférée des femmes, c'est l'étoile de mer - à ne pas confondre avec l'hélicoptère, qui peut entraîner fractures du pénis et de la colonne vertébrale. Les femmes savent que contrairement à la levrette, le missionnaire n'est pas fait pour les chien(ne)s. Et surtout, ce sont des grosses flemmasses (j'en suis une, je sais de quoi je parle). Ce n'est pas pour rien qu'on parle d'"honorer" une femme, et que les femmes n'"honorent" jamais les hommes. Elles sont bien trop habituées à se laisser faire. Si vous leur demandez gentiment, elles avoueront qu'elles aiment ça.
La flemmardise féminine repose sur deux raisons essentielles :
1/ elles font les courses en rentrant du boulot,
2/ l'invention du vibromasseur leur a prouvé que la position de l'étoile de mer est bien compatible avec l'orgasme. Le vibromasseur, donc. C'est ce pur produit des années 70 et de la révolution sexuelle qu'il faut accuser de toutes les invitations à la paresse. Aujourd'hui, il est très à la mode et n'a plus rien en commun avec le pénis - pas de forme oblongue, pas de couleur chair, pas d'éjaculation qui fait des tâches. Au temps pour l'organe masculin que les latins appelaient fascinus : la fascination a changé de camp, et les hommes regardent les femmes qui se masturbent sans même bouger un ongle.
Mais l'empire de la paresse pourrait bien s'étendre aux hommes. Aux Etats-Unis, une équipe planche sur ce qui pourrait bien être l'évènement sextoy 2008 : le Rubbot. Visuellement, c'est une sorte de donut, encore en élaboration au moment où j'écris ces lignes. Le Rubbot masturbera les hommes sans qu'ils aient à se muscler le poignet. Une sorte de kit mains-libres, qu'on enfile, qu'on enclenche, qu'on retire après satisfaction. Aux travailleurs, le masturbateur permettra de garder les mains sur le clavier, et l'air béat en réunion. Aux conducteurs, le Rubbot proposera une évasion intéressante en période de bouchons : on pourra désormais téléphoner en jouissant, tout en mettant son clignotant (tout en respectant la sécurité routière, mais ça je ne suis pas sûre). mieux encore : au lieu de concurrencer la main droite et la bouche féminine, le masturbateur pourrait se révéler une fabuleuse aide sexuelle. Car depuis que le bison et la peste bubonique ont relâché la pression, les hommes modernes ont deux ennemis. D'abord, la panne, qui arrive souvent, mais qu'ils n'admettent jamais. Ensuite, l'effet pétard mouillé, la jouissance qui ne vient pas, la machinerie qui se grippe. Contrairement à la croyance populaire, le pétard mouillé est bien plus embêtant pour les femmes que la panne. la seconde se soigne en caresses, la première brûle le vagin et fatigue les maxillaires - que celles qui n'ont jamais eu de crampe à la mâchoire me jettent le premier spray anti-douleurs. Dans la séxualité du futur, le masturbateur fera tout à notre place. Les hommes découvriront les joies de la glande, la position de l'étoile de mer et les délices de la passivité. Faute d'avoir à y tenir son pénis, le mâle du XXième siècle aura lui aussi un poil dans la main".
1 commentaire:
hummmm, du vrai et du un peu trop vrai ! et félicitations a vous les mecs: vous aussi vous avez droit a votre sextoy !
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