mercredi 25 avril 2007

Maurice OHANA




Vous ne connaissez certainement pas cet homme...
Je serai honnête avec vous en vous disant qu'il y a peu de temps, j'étais comme vous...


Maurice OHANA (Casablanca 1913 - Paris 1992) est un compositeur français de musique classique dite "contemporaine". Pourquoi vous parlez de lui ?! Et bien, la raison principale est que je suis intrigué et interessé par le parcours de cet homme. En effet, comment en venir à composer de la musique classique et surtout quelles sont les sources de son inspiration ?

Le parcours

Après avoir reçu un début de formation musicale à Barcelone (1927-1931), il monte à Paris, où tout en étudiant l'architecture, il travaille le piano, le contrepoint et l'harmonie. Après la guerre, il se retrouve en 1944 à Rome, où il devient l'élève et l'ami du compositeur Alfredo Casella et découvre la jeune école de musique classique italienne. C'est alors qu'il compose ses premières œuvres.

Son inspiration

"Les grandes leçons de musique, ce ne sont pas les musiciens qui me les ont données. Je les ai reçues concrètement de la mer, du vent, de la pluie sur les arbres et de la lumière, ou encore de la contemplation de certains paysages que je recherche parce qu'ils ont l'air d'appartenir plus à la création du monde qu'à nos contrées civilisées."

Initié par sa mère au cante jondo espagnol -sous catégorie de flamenco dont la structure rythmique et harmonique est l'une des plus sérieuses et profondes du flamenco (à opposer au cante chico et intermedio)-, il écoute aussi, enfant, les improvisations des musiciens berbères au Maroc : ces premiers contacts avec la musique l'influenceront durablement.

Et c'est cela qui me marque, m'impressionne et me plaît : le refus de tout intellectualisme (ou dogmatisme de la musique classique) et une fidélité à la tradition espagnole et aux rythmes africains.

La musique de Maurice Ohana puise ses sources dans la tradition ibérique et nord-africaine tout en ayant recours à des modes d'expressions résolument contemporains (micro-intervalles, électroacoustique). Cette musique est celle d'un indépendant et l'une des plus originales de notre temps.

Son oeuvre

En 1946, il participe à la fondation du groupe « Zodiaque », qui se donne comme manifeste la défense de la liberté de langage contre toutes les « tyrannies artistiques », visant en particulier la musique sérielle, mouvement musical du XXème siècle dont le principe de construction se fonde sur une succession rigoureusement préétablie et invariable de sons appelée série. Les rapports d'intervalle propres à la série restent stables.

C'est dans cet esprit d'indépendance qu'il crée des œuvres majeures comme le Llanto por Ignacio Sánchez Mejías, influencé par "cante jondo" espagnol. Il poursuit l'élaboration de son langage personnel , marqué par la tradition espagnole et les rythmes africains, avec Les Cantigas et les Études chorégraphiques pour percussion.

Poursuivant son exploration de l'univers sonore, il mène des recherches sur les micro-intervalles (quarts de tons, tiers de tons), qu'il utilise notamment dans le Tombeau de Debussy. Marqué par l'expérience de la musique électroacoustique qui constitue une nouvelle étape de son activité créatrice, suivent des œuvres majeures comme les Vingt-quatre Préludes pour piano — hommage à Chopin -, L'Anneau du Tamarit pour violoncelle et orchestre, inspiré par le poète Federico Garcia Lorca, les Lys de madrigaux pour voix de femmes et ensemble instrumental, ou la Messe, qui cherche à renouer avec la liturgie des premiers temps chrétiens.

Sans oublier 3 caprices !! - lol... L'interessé se reconnaîtra !-

Fait étonnant à mes yeux : Maurice Ohana n’a jamais pratiqué l’enseignement et n’a pas d’élève...

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