samedi 30 novembre 2013

Body hackers

Je viens de lire un reportage intéressant dans Sciences et Avenir, sur les " body hackers". Les body hackers se définissent comme les « pirates du corps humain ». Fans de nouvelles technologies, ils s'implantent eux-mêmes des gadgets électroniques afin d’augmenter leurs capacités physiques et intellectuelles. On pourrait définir les body hackers comme des transhumanistes ou même des cyborgs. Pour eux, l'augmentation de l'humain est un droit.

Mais qui sont-ils ? Tous se sont fédérés autour de la même idée en 2012, à partir d'un forum Internet consacré au body hacking, Biohack.me. Le noyau dur et pensant des body hackers a fondé en janvier 2012 une start-up de body hacking, Grindhouse Wetware (GHWW). Des ingénieurs, informaticiens, physiciens, programmeurs, biologistes, etc... des membres actifs aux compétences variées et complémentaires. Aujourd'hui, plus de 400 sympathisants à travers le monde suivent de près les avancées du groupe GHWW.

Que font-ils ? Pour avoir une idée de leur source d'inspiration, prenez l'exemple de leur modèle : Kevin Warwick, professeur de cybernétique à l’université de Reading en Grande-Bretagne. Il fut le premier body hacker de l’histoire en s'implantant en 1998 une puce sous la peau de l’avant-bras qui lui permettait de contrôler à distance son ordinateur, les portes, les lumières et les radiateurs de son laboratoire. En 2002, il va même plus loin en s'implantant une grille d'électrodes sur le nerf médian au-dessus du poignet. Chacun de ces mouvements est capté par les électrodes et transmis aux appareils électroniques avec lesquels il interagit. Vous pouvez donc imaginer ce que les nouveaux body hackers sont capables d'imaginer avec les technologies d'aujourd'hui. Certains se greffent des implants magnétiques sous la peau pour avoir le pouvoir d'attirer les objets et ressentir les vibrations des appareils et circuits électriques. D'autres plus fous se greffent des appareils de la taille d’un briquet pour mesurer en permanence les constantes de leur corps (température, battements cardiaques, etc…). Le dispositif communique les données par bluetooth (liaison sans fil) à un smartphone.

Les risques ? Avant de s'implanter leurs technologies dans le corps, les body hackers testent leurs prototypes en les plongeant par exemple dans un aquarium avec une solution à pH sanguin. Si le pH baisse suite à une fuite de batterie, le prototype est modifié. Concernant la batterie, le risque est aussi la combustion spontanée et les dégâts conséquents dans le corps. Enfin, l'ultime problème est aussi la tolérance du dispositif par le corps. Comme tout implant, un rejet du dispositif par l'organisme est possible.

Un futur pour tous ? Le 21ème siècle et les suivants nous le diront mais la tendance actuelle est bien à la modification corporelle. Rien ne nous oblige à devenir des transhumains. Certes, les gens supportent de moins en moins la vieillesse, la maladie et l'idée de la mort mais c'est notre destinée et on doit l'accepter.

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