vendredi 8 janvier 2010

De la question des interdits...

Étant en plein ré-emménagement dans mon nouveau labo, j'en profite pour faire le tri dans mes affaires. Je rigole encore de l'étrange manie que j'ai, de découper les articles de journaux ! J'en retrouve certains qui datent de plusieurs années ! Découverte du jour : l'éditorial - de quelle année ?! - de Dominique Parravano.

"De l'interdiction de sortir chez soi il y a quelques mois en banlieue à celui de l'usage privé de certaines substances (que l'on différencie hypocritement d'autres substances qui, elles, sont licites : tabac, alcool, antidépresseurs, ...) à l'affaire des caricatures de Mahomet et enfin, dernièrement, à celle de fumer dans les établissements publics, force est de constater que subrepticement la censure et la répression entravent nos libertés sans compter qu'une certaine forme de répression morale s'est installée ici et là au nom des bonnes moeurs, du protectionnisme d'Etat ou du politiquement correct. Résultat : on empiète de plus en plus sur notre liberté d'agir et de vivre de telle sorte que la censure et la répression se sont taillées une place de choix avec une certaine forme de gouvernance. Autant d'interdictions qui finissent par provoquer des effets inverses à ceux recherchés, à l'instar de la clandestinité. Même si l'on peut admettre que ces interdictions sont souvent fondées, force est d'admettre que cela contribue à déresponsabiliser les individus. En effet, s'il a été démontré que le meilleur apprentissage d'une règle est son appropriation, rien ne prouve, au contraire, que la peur d'une règle en emporte systématiquement le respect. Seule une personne responsable de ses agissements peut, en toute conscience, faire le choix de ne pas commettre tel ou tel acte par rapport non pas tant à la règle sociale qu'à son propre règlement éthique ou morale, et surtout à son éducation. Un régime d'interdits annihile à force la liberté. Privilégier la répression aux dépens de la prévention et donc de l'éducation, est paradoxal quand les Etats se proposent d'oeuvrer, par ailleurs, à l'amélioration du bien-être des gens et à la promotion de l'Education comme moteur de progrès et de fondement de justice..."

Sur ce, bon week-end à tous !

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