Sarkozy avait lancé le processus de rapprochement et de normalisation des relations entre nos deux pays après plusieurs années de rupture diplomatique, en se rendant en février 2010 à Kigali - ici. Cependant, cette visite du président rwandais était un peu "sous tension", pas question de parler de sujets qui fâchent...
Interpellé sur les droits de l’Homme, lors d’une conférence à l’Institut français des relations internationales, le président rwandais a vite balayé la question : "Nous connaissons mieux que vous les problèmes qui nous affectent". La situation des droits de l’homme demeure cependant préoccupante. Les violations et violences ont culminé lors de la dernière campagne électorale - ici - où Paul Kagamé a été réélu avec 93% des voix. De nombreux opposants sont arrêtés, les libertés d’expression, d’opinion et de presse (fermeture de journaux d’opposition ou de radios) ont été particulièrement mises à mal ces derniers temps.
D'autres sujets fâcheux n'ont quant à eux, même pas été abordés : les mandats d'arrêt français contre des proches de Paul Kagamé en 2005 et surtout la rispote rwandaise en Août 2008, sous la forme d'un rapport publiée par la commission d'enquête Mucyo, accusant les militaires et politiques français d'avoir participé à la planification et à l'exécution du génocide. Il y avait donc la possibilité de se taire.... ou bien d'être absent ! Comme Alain Juppé, qui n'est pas près d'entamer le processus de réconciliation avec Paul Kagamé. Ministre des Affaires étrangères en 1994, il a qualifié le rapport Mucyo de "tissu de mensonges et d'inventions" dès sa sortie - le rapport cite les noms de 13 dirigeants français et d’une vingtaine de militaires impliqués dans le génocide du Rwanda - et ne compte pas plus qu'hier "serrer la main" de Kagamé. Il s'est donc envolé pour une tournée asiatique pour être bien sûr de ne pas le croiser... Bonjour l'ambiance !
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