Après le génocide, on pensait que les rwandais vivraient pour longtemps dans le respect et la paix. Pourtant depuis 3 mois, le pays est sous tension. Kigali, la capitale rwandaise, a été le théatre d'une série d’attentats à la grenade, dont le dernier, samedi soir, a fait 2 morts et 28 blessés.
Ces violences interviennent dans une campagne présidentielle très tendue, et la concordance entre ces attentats et l’élection présidentielle n’est pas un hasard. La pré-campagne est marquée par une certaine tension dans un pays toujours hanté par le génocide des Tutsi.
Ainsi, lors du premier attentat, la police a procédé à trois arrestations au sein des "Interahamwe", milice extrémiste hutu, dont les membres ont été au premier rang des génocidaires en 1994. D'autre part, Victoire Ingabire, une responsable de l’opposition issue de l’ethnie hutu, est l’objet de poursuites policières et judiciaires. Accusée de nier le génocide de 1994 et de collaborer avec une organisation terroriste, elle n’a pu faire enregistrer sa candidature. Elle réclame le report de l’élection présidentielle, accusant le pouvoir de lui barrer la route.
De son côté, l'actuel président rwandais Paul Kagamé, élu une première fois en 2003, dit n’avoir "aucun doute" sur le fait qu’il obtiendra une immense majorité des voix. La commission nationale électorale est-elle neutre ? Quand l'Histoire se mêle à la politique, l'ambiance est malheureusement parfois explosive...
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