Pendant qu'on parle de bombe, pour votre information...
28 août 2009. Abul Khair, un islamiste recherché, se présente au palais du prince Mohammed bin Nayef, responsable de la lutte antiterroriste en Arabie saoudite. C'est l'heure de la traditionnelle réception organisée pour la rupture du jeûne. L'homme vient se rendre et implorer la clémence du prince. A peine le maître des lieux s'approche-t-il que le terroriste manipule un téléphone mobile. Une explosion retentit. Par miracle, Mohammed bin Nayef s'en sort avec quelques égratignures. Son visiteur, quant à lui, est éparpillé dans la pièce en soixante-dix morceaux. Il s'est fait sauter avec sa bombe.
Ce que l'enquête va déterminer, c'est qu'Abul Khair n'a pas utilisé un explosif attaché à sa ceinture pour atteindre sa cible, technique classique chez les kamikazes. Il portait sa bombe - et c'est une première - à l'intérieur du corps. L'explosif a été introduit comme un suppositoire. Autant dire indétectable !
Cette affaire a des implications considérables. Elle met au défi l'ensemble des structures de sûreté mises en place pour se protéger des attentats, particulièrement les dispositifs de contrôle d'accès aux avions dans les aéroports. Dans le cas d'un kamikaze, seul un contrôle aux rayons X permet de détecter l'explosif (comme les capsules de drogue dans le ventre des passeurs). Difficile d'imaginer devoir faire passer des millions de passagers à la radio avant de monter à bord ! Impossible et impensable de généraliser le rayon X aux contrôles d'accès. Les risques sanitaires concernant un excès d'exposition aux radiations seraient trop grands. La solution peut-être ? Agir non pas sur le récepteur, c'est-à-dire l'explosif et son système de détonateur, mais sur l'émetteur, autrement dit : le téléphone qui a envoyé par radiofréquence le signal de l'explosion. Faudra-t-il interdire le mobile dans l'avion ? Ou les mettre dans un sac remis à l'hôtesse avant chaque vol ?
Même en ratant sa cible, Abul Khair a tout de même atteint son but : semer le trouble.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire