A l'origine de cette pratique, l'empereur Xuanzong demanda à sa jeune concubine de se bander les pieds pour exécuter la traditionnelle danse du lotus et ainsi accroître son désir. La coutume devient à la mode chez toutes les femmes de l’empire, devenant ainsi une tradition familiale qui symbolise la richesse et la distinction - les femmes pauvres ne pouvaient pas se permettre de se bander les pieds car elles devaient travailler. Les femmes aux pieds bandés portaient des chaussures finement brodées qui témoignaient de leur richesse.
Le bandage des pieds commençait à l'âge de cinq ou six ans. Les mères cassaient les orteils de leurs filles pour les replier ensuite sous le gros doigt de pied afin de réduire sa longueur et donner au pied la forme d'un bouton de lotus. Cela nécessitait environ deux ans pour atteindre la taille jugée idéale de 7,5 centimètres dite du lotus d'or. Les orteils, privés d'une grande partie de l'irrigation nécessaire, se nécrosaient rapidement. Les voir tomber n'était pas une mauvaise nouvelle car cela permettait d'obtenir un pied encore plus petit !
Cette pratique barbare a été prohibée en 1912 mais l’interdiction devient réellement effective en 1949 sous la République populaire de Chine. Il reste quelques femmes aux pieds bandés aujourd'hui. Pendant plus d'une décennie, la photographe britannique Jo Farrell a documenté de cette tradition. Vous pouvez regarder les photos sur son site; je partage avec vous également une vidéo de son projet.
Ce standard de beauté peut paraître absurde aujourd’hui mais le pied était considéré comme une des parties les plus érotiques du corps à ce moment-là. Aujourd'hui, dans un tout autre registre, fausses poitrines et autres changements corporels perpétuent cette idée d’une quête pour d’autres standards de beauté. Et le résultat n'est pas forcement mieux... A méditer !
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