jeudi 11 octobre 2012

Le mariage pour tous

En plein débat sur le "mariage pour tous", je voulais vous mentionner la sortie du livre "Désirs de familles - Homosexualité et parentalité" de Serge Portelli et Clélia Richard (Les éditions de L'Atelier).


Respectivement vice-président au tribunal de grande instance de Paris et avocate au barreau de Paris, Serge Portelli et Clélia Richard donnent avec ce livre leur avis (juridique et sociologique) sur le projet gouvernemental "Mariage pour tous". Je vais essayé d'en résumer la teneur puisque je suis en parfait accord avec leurs idées.

Le projet comprend en autres, deux aspects importants qu'il convient de distinguer : le mariage aux personnes de même sexe (le mariage pour tous) et l'adoption par ces mêmes personnes. En ce qui concerne le premier point, une majorité de français sont plutôt favorables à l'instauration d'un mariage pour tous. Cela ne serait que suivre l'exemple de nombreux pays européens dont le "mariage pour tous" est une norme depuis des années. Parmi ces pays, on pense bien sûr aux pays nordiques très ouverts sur la question des droits - En 2001, les Pays-Bas ont été le premier pays à reconnaître le "mariage" pour les personnes de même sexe - mais également à des pays aux croyances religieuses plus fortes comme l'Espagne ou le Portugal.

De nombreuses voix s'élèvent sur le fait que d'ouvrir le mariage aux personnes de même sexe implique un changement de nature du mariage, une "désacralisation". Au contraire ! Le mariage pour tous est un moyen de renforcer la vraie nature du mariage (officialisation des sentiments amoureux) mais encore plus important, une réelle volonté d'encadrer juridiquement la vie quotidienne de deux personnes qui mènent une vie de couple. En aucun cas, il n'est donc question de rendre l'institution du mariage plus fragile.

Un autre point intéressant du projet est la reconnaissance d'une présomption de parenté par l'effet du mariage, à l'image de la présomption de paternité de l'époux de la mère. Dans le mariage actuellement en vigueur, la présomption de paternité implique que le mari de l'épouse qui accouche est le père de l'enfant. C'est le mariage qui implique qu'une filiation est établie entre les époux et l'enfant. Que les époux soient de sexe opposé ou de même sexe, ceci ne changera pas ! Lorsqu'un enfant paraît dans le couple après le mariage, les époux/épouses doivent donc naturellement devenir juridiquement les parents de cet enfant, même si les parents sont de même sexe. Ce qu'on appelle donc la présomption de parenté par l'effet du mariage. Parent 1 et parent 2, peu importe le sexe ; le plus important est la protection accordée à l'enfant. J'attire l'attention sur le fait que ce point-là ne concerne pas uniquement les personnes de même sexe mais également les familles recomposées.

De cette notion de parenté, on peut également discuter de la possibilité d'adoption par les couples de même sexe. Pour moi, il faut gommer cette idée selon laquelle les parents homosexuels transmettent une culture homosexuelle ou des principes particuliers à leur enfant. Évitons également les idées reçues et les croyances selon lesquelles la personnalité d'un être doit forcément s'inscrire dans la différenciation sexuelle. Pour moi au contraire, les parents de ces enfants ont et auront la nécessité de les pousser à l'autonomie et à l'indépendance pour mener leur propre vie. Ces enfants seront peut-être plus aptes à s'inscrire dans la société et à y trouver leur voie.

Ne gageons pas de l'avenir mais préparons-le au présent. Le débat est lancé !

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Thanks for that awesome posting. Useful, and it saved MUCH time! :-)