Juste avant mon départ pour les USA, je vous avais suggéré de lire "La solitude des nombres premiers" de Paolo Giordano - ici. Céline, Julie (et peut-être Anne-So) l'ont lu et me l'ont prêté lorsque je suis rentré en France en fin d'année.
Je pense que les avis sont plutôt unanimes ! Aussi pour vous faire comprendre pourquoi ce livre nous/m'a plu, voici un petit extrait :
"Les nombres premiers ne sont divisibles que par 1 et par eux-mêmes. Ils occupent leur place dans la série infinie des nombres naturels, écrasés comme les autres entre deux semblables, mais à un pas de distance. Ce sont des nombres soupçonneux et solitaires (…) Certains nombres premiers ont quelque chose de particulier. Les mathématiciens les appellent premiers jumeaux : ce sont des couples de nombres premiers voisins, ou plutôt presque voisins, car il y a toujours entre eux un nombre pair qui les empêche de se toucher vraiment. Des nombres tels que le 11 et le 13, tels que le 17 et le 19, le 41 et le 43. Si l’on a la patience de continuer, on découvre que ces couples se raréfient progressivement. On tombe sur des nombres premiers de plus en plus isolés, égarés dans cet espace silencieux et rythmé, constitué de seuls chiffres, et l’on a le pressentiment angoissant que les couples rencontrés jusqu’alors n’étaient qu’un fait accidentel, que leur véritable destin consiste à rester seuls. Mais au moment où l’on s’apprête à baisser les bras, découragé, on déniche deux autres jumeaux, serrés l’un contre l’autre. Les mathématiciens partagent la conviction que, pour autant qu’on puisse poursuivre cet exercice, on en trouvera toujours deux autres, même s’il est impossible de déterminer où jusqu’à ce qu’on les découvre."
Cet extrait montre bien que le style de narration est plutôt sec et sobre. Paolo décrit les évènements tout simplement, sans en rajouter. Très mathématique comme écriture ! Il nous raconte l'histoire de ces deux adolescents qui, se raccrochant l'un à l'autre, essaient de se lancer dans la vie. L'auteur tente ici de démontrer que la formule 1 + 1 n'est pas forcément égal à 2. Certains nombres ne sont pas faits pour s'additionner surtout quand ils sont premiers... Ce qu'on appelle la solitude des nombres premiers.
C'est simple, c'est juste, c'est beau. A lire et à méditer.
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