Chapelle Sex-tine

La polémique ne fait que commencer... Elena Lazzarini, chercheuse à l’université de Pise, avance une nouvelle thèse (osée) l’origine des personnages du Jugement Dernier, fresque peinte par Michel-Ange sur l’abside de la Chapelle Sixtine. Dans son ouvrage Nudo, arte e decoro, oscillazioni estetiche negli scritti d’arte del Cinquecento (Nudité, art et décor, variations esthétiques dans les écrits artistiques du 16ème siècle), elle décèle dans les corps parfaits des saints et damnés, des attitudes ambiguës et d’autres sans équivoques dont des scènes d’embrassades... homosexuelles ! Mon dieu !



Explication avancée : pour ses personnages, Michel-Ange se serait inspiré des prostitués fréquentant les bains publics de Rome, haut lieu de débauche au 16ème siècle. Pour étayer sa thèse, plusieurs témoignages qui attestent que certains artistes fréquentaient ces bains afin d’y réaliser des études de personnages.

Au niveau artistique, dès la Renaissance, les artistes commencent à s'attacher à la représentation réaliste de la figure humaine. Les peintres prennent alors leur modèle dans la rue. C'est le cas de La Mort de la Vierge du Caravage, pour laquelle le peintre fit poser une fille dépenaillée aux pieds nus et sales, représentée dans une lumière sobrement allongée sur une table. L'œuvre était commandé pour orner la chapelle familiale d'une église romaine. Pensez bien qu'elle a été refusée ! Alors que Michel-Ange, dont on connait les penchants sexuels, ait fait appel à de jeunes prostitués rencontrés dans les bains publics de Rome, pourquoi pas !

La scène du Jugement dernier de la Chapelle Sixtine avait déjà fait scandale à l'époque, en raison non seulement du caractère trop humain du Christ, mais surtout de la nudité des corps. C'est le pape Paul III qui ordonnera 20 ans plus tard que les sexes soient recouverts d'un « voile de pudeur »...