vendredi 5 mars 2010

La formule du succès

Ces derniers temps, vous vous êtes sûrement rendus compte que j'allais beaucoup au cinéma. Je ne me trompe guère dans le choix des films que je vais voir, d'une part parce que je lis pas mal de critiques cinéma et d'autre part parce que je suis mon instinct et mes envies. Cependant, j'ai le "bon rôle" ; ce n'est pas forcément le cas de ceux qui font les films ! Ils pensent toujours avoir fait un film "à succès" et pourtant, il n'est pas forcément toujours au rendez-vous...

Et bien, qu'ils se mettent aux mathématiques ! En effet, une étude qui vient de paraître dans Psychological Science a essayé de répondre à la question : quelle différence entre un film à succès et un navet ? Pas besoin d'avoir fait bac +8 , on sait que le scénario et le jeu des acteurs sont très importants. Mais comment expliquer le succès à différentes époques, entre par exemple de vieux films (Hitchcock) et les blockbusters actuels ?

C'est ainsi que James Cutting, psychologue cognitif à l’université Cornell, a analysé plusieurs dizaines de films sortis entre 1935 et 2005 à l’aide d’outils mathématiques et ce plan par plan. Avec son équipe, il a ainsi comparé la durée de chaque prise de vue pour chaque scène parmi 150 films représentant cinq genres : action, aventure, animation, comédie et drame. Mais que chercher ? Des modèles de l'attention humaine et plus précisement la fluctuation (ou bruit) 1/f qui représente un modèle d'attention qui se produit naturellement dans l'esprit humain. Il s'agit également d'un rythme qui apparaît dans la nature, en musique, en ingénierie ou encore en économie. Une constante bien souvent indétectable dans la vie de tous les jours.

Les chercheurs ont ainsi pu découvrir que les films "modernes" (réalisés après 1980) étaient beaucoup plus susceptibles que les films précédents de "coller" à cette constante universelle. Autrement dit, les séquences sélectionnées par les réalisateurs et monteurs ont progressivement fusionné au cours des années avec le cycle naturel de l'attention humaine. Est-ce voulu ? Non, bien sûr ! Les cinéastes actuels se sont progressivement mis en phase avec ce modèle du fait de "l'imitation" et de l'influence des "anciens" films ayant rencontré du succès auparavant. Avec le temps, l’ensemble a naturellement évolué vers ce modèle.

Les films d'action sont le genre qui se rapproche le plus près de la fluctuation 1/f, suivie par les films d'aventure, les dessins animés, les comédies et enfin les mélodrames. Pour chaque genre, il existe un film qui colle presque au modèle !



Pour ceux que cela intéresse, l'article est ici !

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