jeudi 6 août 2009

"Le Temps où nous chantions"

Quand Anne-So prête un livre à Benoît...
"Le Temps où nous chantions" de Richard Powers





L'histoire
En 1939, lors d'un concert de Marian Anderson, David Strom, un physicien juif allemand émigré aux Etats-Unis pour fuir les persécutions nazies, rencontre une jeune femme noire, Delia Daley. Ils se marient et élèvent leurs trois enfants dans le culte exclusif de la musique, de l'art, de la science et de l'amour universel, préférant ignorer la violence du monde autour d'eux. Cette éducation va avoir des conséquences diverses sur les trois enfants. Jonah devient un ténor de renommée mondiale, Ruth va rejeter les valeurs de sa famille pour adhérer au mouvement de Black Panthers, leur frère Joseph tentera de garder le cap entre l'aveuglement des uns et le débordement des autres, afin de préserver l'unité de sa famille en dépit des aléas de l'histoire.

Mon avis

Pré-requis :
L'histoire de ce roman commence avec le concert que donna Marian Anderson à Washington en 1939. Ce nom est peu connu des Français mais c'est un symbole de l'histoire américaine. Car le jour où cette africaine de Philadelphie (dont la voix fascinait les plus blasés) monta sur scène à l'initiative d'Eleonore Roosevelt, la première dame des Etats-Unis, elle colla aux Blancs et aux Noirs venus assister à ce concert en plein air, le même indéfinissable frisson. Et pourtant, c'était la Ségrégation.

Le roman de Richard Powers couvre l'histoire américaine des soixante dernières années à travers le destin d'une famille de musiciens métis. A mes yeux, il s'agit d'un "grand" roman américain puisqu'il décrit avec subtilité et talent les problèmes raciaux. Car oui, la réalité est que l'Amérique est une nation qui n'a jamais été unie. Depuis la fin de la ségrégation, le fossé qui séparait les Noirs des Blancs s'est déplacé, mais il existe toujours et reste une question centrale de ce pays (rappelez-vous l'élection d'Obama...).

Je reconnais à Richard Powers les mêmes qualités que Balzac (et par la même occasion, le fait de faire des romans de près de 1100 pages ! C'est quand même long à lire...). Il arrive "à l'insu de notre plein gré" à nous faire plonger dans une histoire/Histoire... Passionnant !

"Le Temps où nous chantions" a été élu meilleur livre de l'année par The NewYork Times et TheWashington Post.

Extraits choisis

La fille (à propos du fait de tomber amoureux) : "Maman ? Combien de temps avant... A quel moment est-ce que tu as su ?"
Ma mère : "Prends ton temps, ma fille. Plus elle mijote, meilleure est la compote."

"Tous les deux allèrent à la tombe en jurant que deux mélodies, quelles qu'elles soient, pouvaient être combinées - il suffisait pour cela de trouver le bon tempo et la bonne tonalité."

1 commentaire:

Anne-Solène a dit…

Je rejoins ton avis :) mm si j'ai mis 4 mois à le lire en entier en intercallant 3 autres livres entre! c une jolie histoire de la Vie!
J'en ai lu un autre (plus court) dans le mm genre : ne tirez pas sur l'oiseau moqueur.