mercredi 6 juin 2012

Suède : pays sans sexe

En plein débat sur la parité aux législatives en France, nous ferions peut-être bien de prendre exemple sur la Suède. Les pays nordiques sont connus pour être en avance en matière de droits mais on sait peu qu'ils sont aussi en avance et proche de la "fin des genres"...

La lutte pour la parité vient du lien qu'il existe entre le sexe physiologique et le sexe social. En faisant référence au genre d'une personne, on évoque sans le vouloir un statut hiérarchique souvent associé au pouvoir. La polémique n'est pas nouvelle, rappelez-vous lorsque l'emploi de "Madame LA ministre" a été autorisé, de nombreuses personnes se sont indignées. Avaient-elles réellement tort ? Est-ce la bonne méthode pour accéder à une parité sociale ?

En Suède, au lieu de faire la différenciation des sexes, on a trouvé une solution encore plus radicale : on "dégenre". Cette méthode utilisée depuis les années 1960 dans les milieux féministes et gays bannit les pronoms "il" et "elle" pour les remplacer par le pronom neutre "hen". Et cette volonté d'asexuer la langue suédoise se propage de plus en plus. Le logiciel Henator a été ainsi créer afin que votre moteur de recherche ait la capacité d'effacer automatiquement "il" et "elle" par "hen". L'objectif est d'inciter les gens à ne plus utiliser les différenciations de genres pour communiquer.

En parallèle de ce plugin, certaines maternelles ont commencé à participer à un programme de "parité active" pour inciter les parents à renoncer aux considérations sexuées. Afin de mettre en pratique dans la vie de tous les jours, un livre "dégenré" pour enfants vient d'être publier : Kivi och Monsterhund (Kivi et le Monstre-Chien).


Le livre ne fait aucune référence au sexe des personnages. Il relate l'histoire d'un(e) enfant faisant face à cette horrible bête. On ne sait pas si Kivi est un garçon ou une fille puisque que le pronom neutre "hen" remplace tous les autres et que ce prénom est mixte ! Et lors de la lecture aux enfants, les parents ont pu observer que cela ne gênait absolument pas les enfants !

Certains d'entre vous se disent peut-être que la prise de conscience de son sexe est une étape naturelle de la croissance. Pour les Suédois, il s'agit surtout de préserver les enfants des stéréotypes de genre qui pourraient les enfermer dans un rôle et les empêcher de s'exprimer tels qu'ils sont vraiment. Ainsi, lorsqu'on est une fille, pourquoi forcément être influencé à faire de la danse classique ou de la gym et lorsqu'on est un garçon, à jouer au football ? La lutte contre le sexe social passe donc pour les Suédois par rendre son enfant... neutre !

Si cela vous choque, qu'en sera-t-il du couple canadien, Kathy Witterick et David Stocker, qui avait les titres en 2011 en décidant que leur petit Storm serait élevé "no sex" et pourrait ainsi décider seul s'il voulait être considéré comme un garçon ou comme une fille. Privilégier l'individu plutôt que le sexe. Une éducation... d'un nouveau genre !

1 commentaire:

Anne-Solène a dit…

C'est pas mal comme concept :) ça évite au moins d'avoir des pijamas roses pour les filles et bleus pour les garçons!!!!