mercredi 21 août 2013

"Madame Bovary" de Gustave Flaubert

Lorsque j'ai acheté un Kindle à ma grand-mère, je lui ai téléchargé "Madame Bovary" de Gustave Flaubert. C'est le premier livre que mon arrière-grand-père lui avait offert. 70 ans après, elle l'a relu et m'a dit qu'elle l'avait encore plus apprécié que la première fois car elle en comprenait le sens maintenant. Piqué par la curiosité, je me suis donc mis à sa lecture également !


Tout le monde connait le titre de ce roman de Gustave Flaubert, probablement une des oeuvres les plus emblématiques de la littérature française. Sa lecture ne vous a peut-être jamais tenté et pourtant, vous devriez ! Ce roman est incroyablement moderne ! Tout d'abord, le titre original paru en 1857 n'était pas "Madame Bovary" mais "Madame Bovary, mœurs de province". On en comprend toute la subtilité quand on sait que ce livre raconte la vie d’Emma Bovary et ses péripéties avec mari et amants. Une étude psychologique de l’être humain en plein adultère, trashy pour le XIXème siècle !

L'histoire est celle d'Emma Rouault, fille du riche fermier, qui rêve d'une vie mondaine comme les princesses des romans à l'eau de rose dans lesquelles elle se réfugie pour rompre l'ennui. Elle devient l'épouse de Charles Bovary, mais elle est déçue de cette vie monotone. Emma attend un enfant mais elle est déçue par la naissance de la petite Berthe puisqu’elle aurait préféré mettre au monde un garçon. Elle s'enlise dans l'ennui qu'elle essaie de rompre avec des amants.

Racontée comme ça, cette histoire incite beaucoup plus à la lecture, non ?! J'ai trouvé le style bien évidemment classique mais tellement actuel. Toutes ces Zahia ou Nabila sont autant de Mesdames Bovary qui rêvent d'une vie mondaine. Elles ne le savent pas encore, mais elles font fausses route. Elles en prendront conscience avec le temps, comme l'a fait Emma. "Emma retrouvait dans l'adultère toutes les platitudes du mariage." Le style de Flaubert est plein de métaphores qui illustrent à merveille ce portrait psychologique féminin intemporel. C'est pourquoi il est aussi essentiel de le lire ! CQFD

Extraits choisis

La hardiesse de son désir protesta contre la servilité de sa conduite, et, par une sorte d'hyprocisie naïve, il estima que cette défense de la voir était pour lui comme un droit de l'aimer.

Elle ne pouvait s'imaginer à présent que ce calme où elle vivait fût le bonheur qu'elle avait rêvé.

La conversation de Charles était plate comme un trottoir de rue, et les idées de tout le monde y défilaient dans leur costume ordinaire, sans exciter d'émotion, de rire ou de rêverie.

Et l'ennui, araignée silencieuse, filait sa toile dans l'ombre à tous les coins de son coeur.


Elle avait cette incohérence de choses communes et recherchées, où le vulgaire, d'habitude, croit entrevoir la révélation d'une existence excentrique, les désordres du sentiment, les tyrannies de l'art, et toujours un certain mépris des conventions sociales, ce qui le séduit ou l'exaspère.

Ce qu'il y a de plus lamentable, n'est-ce pas, c'est de traîner, comme moi, une existence inutile ? Si nos douleurs pouvaient servir à quelqu'un, on se consolerait dans la pensée du sacrifice !

N'importe ! elle n'était pas heureuse, ne l'avait jamais été. D'où venait donc cette insuffisance de la vie ?

1 commentaire:

Benoît a dit…

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