vendredi 17 février 2012

Faux-Paris

Peu de gens le savent mais vers la fin de la première guerre mondiale, le gouvernement français a planifié la construction d'un "double" de Paris. Ce faux-Paris était destiné à attirer les avions bombardiers allemands vers des cibles lumineuses imitant les grandes installations de la capitale. Le blog Ptak Science Books a publié il y a quelques mois des cartes et photos, tirées de la revue anglaise The Illustrated London News du 6 novembre 1920.

Aussi incroyable que cela paraisse, cet incroyable projet de l'armée française reste pourtant toujours aussi peu connu. En 1918, alors que le conflit allait toucher à sa fin, le secrétariat d'État à l'Aéronautique et de la DCA ("Défense Contre Avions") s'est lancée dans la construction d'une réplique de Paris. Il est juste question de simuler l'ensemble de l'agglomération parisienne. Il faut donc trouver une boucle de la Seine analogue à celle qui traverse la capitale. Trois zones sont retenues.


La construction de ce faux-Paris était prévue près de Maisons-Laffitte en reproduisant certains éléments marquants du paysage parisien : un bras de Seine, la place de l’Étoile et celle de l'Opéra, les grands boulevards. Les gares devaient également être reproduites. En recréant une ville factice composée d'une myriade d'éclairages lumineux, les Français pensaient ainsi attirer les raids nocturnes allemands vers de mauvaises cibles.


Seulement, les services de la DCA n'avaient pas les moyens de passer à la réalisation. Un contrat fût cependant passé avec l'ingénieur électricien Fernand Jacopozzi. Il réalisa la construction de la fausse gare de l'Est, entre Seyran et Villepinte. Les bâtiments en bois, étaient recouverts de toiles peintes et translucides qui imitaient les toits de verre sale des usines. L'électricien utilisa des lampes de différentes couleurs (blanches, jaunes et rouges) éclairant alternativement des vapeurs produites artificiellement, pour imiter les lueurs des foyers de machines en marche ! Les trains étaient indiqués par des surfaces en bois posées sur le sol. Un éclairage latéral projetait la lumière à l'extérieur, comme si elle venait des fenêtres ! Cela semble mais c'est vrai !


Cependant, ces installations ne furent prêtes qu'en Septembre 1918, date du... dernier raid allemand sur Paris ! Elles n'ont donc pas eu l'opportunité de prouver leur efficacité !

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