Pour Noël, ma grand-mère m'a demandé que je lui offre "Peste et choléra" de Patrick Deville. Je savais que ce livre avait eu le prix Fémina 2012 mais il n'était pas dans ma liste des lectures prioritaires. Le fait qu'elle veuille le lire absolument m'a donc incité à m'y intéresser !
Ce livre est une biographie romancée de la vie du bactériologue Alexandre Yersin, membre de l'Institut Pasteur et découvreur en 1894 du bacille de la peste. Il nous plonge aux débuts de la vaccinologie, qui ouvre à ce moment-là de nouvelles et formidables perspectives à la biologie et à la médecine. On découvre la vie de "toute la bande à Louis Pasteur" et c'est une véritable aventure ! Je ne savais pas que tous ces jeunes pasteuriens avaient voyagé partout dans le monde, parfois pour de longs périples. Ce qui est passionnant dans ce livre, outre les détails historiques et scientifiques intéressants, c'est la façon dont Patrick Deville mélange les personnages et les périodes. Parler au futur passé, j'adore ! Bref, ce livre a été une des plus intéressantes découvertes de ces dernières années et je ne peux que vous encourager à le lire ! Merci Mamie !
Extraits choisis
"La sommité qui l'accueille offre un visage austère à orner un billet de banque."
"Il faut toujours qu'il sache tout, Yersin."
"Sa curiosité est encyclopédique."
"Sur le bureau, un livre de Leonardo Sciascia dans lequel une phrase est soulignée : "La science, comme la poésie, se trouve, on le sait, à un pas de la folie." "
"Pasteur fut le premier, enfilant un peu partout des thermomètres dans des cloaques et des anus, à constater que les températures élevées de certains oiseaux interdisent aux virus de s'y développer. On inocule le charbon du mouton à une poule : elle s'en fout et rigole. Ça la chatouille."
"On déroule souvent l'histoire des sciences comme un boulevard qui mènerait droit de l'ignorance à la vérité mais c'est faux. C'est un lacis de voies sans issue où la pensée se fourvoie et s'empêtre. Une compilation d'échecs lamentables et parfois rigolos."
"En avançant dans la découverte de l'inconnu, le savant ressemble au voyageur qui atteint des sommets de plus en plus élevés, d'où sa vue aperçoit sans cesse des étendues nouvelles à explorer."
"Le portrait de l'ami est toujours un autoportrait, on lui prête les vertus qu'on aimerait lire en miroir."
"Il souscrirait à l'individualisme de Baudelaire s'il l'avait lu, selon lequel il ne peut y avoir de progrès vrai que dans l'individu et par l'individu lui-même."
"Une vie d'homme est l'unité de mesure de l'Histoire."
2 commentaires:
ça me donne envie de le lire aussi!
Pareil : A mettre sur ma longue liste des livres à lire...
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