lundi 14 novembre 2011

"La nuit de l'oracle" de Paul Auster

Merci à Béné pour m'avoir donné ce livre !


Après un long séjour à l'hôpital, l'écrivain Sidney Orr reprend goût à la vie mais reste angoissé de ne pas retrouver l'inspiration. Un matin, il découvre une nouvelle papeterie. Il entre et est immédiatement attiré par un étrange carnet bleu. Le soir même, dans un état second, Sidney commence à écrire dans ce carnet une captivante histoire dont il ne soupçonne pas où elle va le conduire...

J'ai découvert le style Auster ! Magnifique et captivant ! Un roman qui nous transporte dans les méandres de la création littéraire. Méandres ou peut-être dédale ! car la construction du roman s'organise en plusieurs niveaux : le premier est le récit de la réalité du narrateur ; le second, celui du roman en écriture dans le carnet bleu et dont on suit la rédaction en temps réel ; et le troisième, le sous-récit du récit, un autre roman dans le roman ! Oui, il y a de quoi devenir schizophrène ! lol Mais que ce labyrinthe littéraire - pas si complexe qu'il n'y parait - est un vrai plaisir à lire ! J'en redemande encore !

Extraits choisis

Que le sang parait rouge sur le blanc du lavabo de porcelaine, me dis-je. Quelle vivacité elle a, cette couleur et, esthétiquement, qu'elle est choquante. Les autres fluides issus de nous sont ternes en comparaison, de pâles giclées. Salive blanchâtre, sperme laiteux, urine jaune, morve brun-vert. Nous excrétons des couleurs d'automne et d'hiver tandis que court, invisible, dans nos veines, cela même qui nous maintient en vie, l'écarlate d'un artiste fou - aussi rouge et brillant que de la peinture fraîche.

Si j'étais sensible à quelque chose dans ce livre, c'était à la trouvaille fondatrice, cette notion même de voyage dans le temps. (...) plus j'y pensais, plus ma conviction grandissait que la plupart d'entre nous préférerions visiter le passé. (...) Si on m'avait proposé le choix entre un saut vers l'avant et l'arrière, je n'aurais pas hésité. J'aurais préféré de loin me retrouver parmi des gens qui ont cessé de vivre plutôt que parmi des gens pas encore nés. (...) Mais nous sommes avides de découvrir les morts avant leur mort, de faire la connaissance des morts en tant qu'êtres vivants.

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