Pour rester dans la même thématique, je voulais vous parler de la découverte de l'équipe de David Julius (San Francisco, USA), parue hier dans la prestigieuse revue Nature, sur les secrets de la vision thermique des serpents.
Certains serpents ont une excellente vision nocturne grâce à un système sensible à la température – et non à la lumière ! comme les insectes ! La détection des radiations infrarouges leur permet d'attraper leur proie même dans l’obscurité. Ces chercheurs ont découvert que le récepteur TRPA1 est impliqué dans la vision thermique des serpents. Chez la souris, ce récepteur est sensible à la graine de moutarde ou au wasabi alors que chez le serpent, il sert à la vision thermique. Explications.
Les chercheurs ont travaillé sur le crotale diamantin (Crotalus atrox pour les amoureux de la BA comme Marianne). Les membranes sensibles aux infrarouges sont situées dans de petites fossettes sur sa tête. Ce système est thermosensible. Lorsque les radiations infrarouges réchauffent la membrane des fossettes et que la température atteint un certain seuil, le récepteur TRPA1 ouvre un petit canal de transmission des ions, permettant aux cellules nerveuses de générer un signal électrique. Et hop ! Le serpent "voit" sa proie ! Miam !
Comme pour les insectes, la vision nocturne des serpents ne passe que par la détection thermique et non par la détection de photons. D’après les chercheurs, l’image formée chez le serpent se rapproche de celle que l’on peut obtenir avec une caméra thermique. Les fossettes seraient sensibles à une température d’environ 25°C à un mètre de distance pour un corps en déplacement, ce qui correspond à la chaleur émise par une souris ou un lapin.
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