mardi 10 novembre 2009

"La Rêveuse d’Ostende" d'Eric-Emmanuel Schmitt

Merci à Céline pour m'avoir prêté ce livre...



Ce livre d'Eric-Emmanuel Schmitt se compose de 5 nouvelles - La rêveuse d'Ostende, Crime parfait, La guérison, Les mauvaises lectures, La femme au bouquet -, cinq portraits de personnages que l’on croise quotidiennement et qui prennent ici une autre dimension. Basées sur le thème central de l'imagination, ces nouvelles montrent le pouvoir du rêve sur notre quotidien.

On n'est jamais mieux surpris que lorsque l'on ne connait pas la trame de l'histoire... Je vous laisse donc découvrir ces nouvelles. Mon coup de coeur va à La guérison. Ce n'est pas la première nouvelle d'Eric-Emmanuel Schmitt que je lis. La rivale est également une très belle histoire. Avec ce livre, il confirme son talent de merveilleux conteur. La construction de ces récits est d'une rare intelligence. On ferme ce livre avec un petit sourire... Un livre agréable, plein de légèreté qui procure - hélas - un plaisir un peu ordinaire. Même si cela fait du bien, ces cinq textes sont convenus, exempts d'ambition et parfois de style...

2 commentaires:

Raphaël Zacharie de Izarra a dit…

A OSTENDE

A Ostende l'onde est un songe, la lumière une vague, l'écume une bière âcre.

Là-bas les mouettes se lamentent et les hommes ont l'âme lourde, ce qui est hautement réjouissant car à Ostende tout ce qui gémit est béni.

On vient à Ostende non pour y mourir mais pour voir mourir : dans cette ville en perpétuel automne la mélancolie est un spectacle intime. Les nuées y sont sombres, les âmes brumeuses, les flots lumineux.

A Ostende au casino face à la mer on joue, on perd, on pleure : on est heureux.

Dans cette capitale de la nostalgie l'amour est lunaire, la mort intermédiaire, la vie un interminable regret.

L'existence y est pâle, sereine, quasi funèbre. C'est la chose la plus délicieuse d'Ostende.

A Ostende il y a plein de vieilles en rouge à lèvres qui traînent leurs secrets d'amour glorieux et désuets : dans la ville flamande une tendre poussière recouvre les coeurs séniles.

Ostende est une ville égarée entre la mer et les étoiles, figée dans un siècle de naphtaline.

Raphaël Zacharie de IZARRA

Raphaël Zacharie de IZARRA a dit…

A OSTENDE

A Ostende l'onde est un songe, la lumière une vague, l'écume une bière âcre.

Là-bas les mouettes se lamentent et les hommes ont l'âme lourde, ce qui est hautement réjouissant car en ces lieux d'agonie tout ce qui gémit est béni.

On vient sous ce ciel non pour y mourir mais pour voir mourir : dans cette ville en perpétuel automne la mélancolie est un spectacle intime. Les nuées y sont sombres, les consciences brumeuses, les flots lumineux.

A Ostende au casino face à la mer on joue, on perd, on pleure : on est heureux.

Dans cette capitale de la nostalgie l'amour est lunaire, la mort intermédiaire, la vie un interminable regret.

L'existence y est pâle, sereine, quasi funèbre. Dans cette cité s'écoulent les destins cachés les plus délicieux.

Au bout des rues il y a plein de vieilles en rouge à lèvres qui traînent leurs secrets nocturnes glorieux et désuets : dans ce demi-jour flamand une tendre poussière recouvre les coeurs séniles.

On va vers le passé et on revient sur ses pas, indéfiniment. Pour s'en aller plus loin encore. Et rester sur place finalement. C'est-à-dire dans un rêve éternel que le temps a pétrifié.

Ostende est un crépuscule égaré entre la mer et les étoiles, figé dans un siècle de naphtaline.

Raphaël Zacharie de IZARRA