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mercredi 24 septembre 2014

Un ver ou un verre ?!

Des chercheurs de l'Université du Texas viennent de publier dans The Journal of Neuroscience, une étude qui montre comment une mutation d'un unique gène peut bloquer les effets néfastes de l'alcool chez le ver Caenorhabditis elegans. Je trouve cela fascinant et je vous explique pourquoi !


Ca, c'est un ver Caenorhabditis elegans. Maintenant, imaginez dans quel état vous seriez si vous nagiez de même dans une piscine d'alcool ? Les vers sont pareils ! Cependant, en mutant dans le génome du ver un seul et unique gène (le canal potassium SLO-1 qui provoque les effets de l'alcool au cerveau), les chercheurs sont parvenus à rendre les vers insensibles à l'alcool ! Ce gène est aussi important pour la régulation de l'activité des vaisseaux sanguins, des neurones et de l'urètre. Les chercheurs ont donc dû trouver une mutation permettant au canal de potassium de fonctionner normalement tout en empêchant l'alcool de l'activer. Ils ont fini par trouver la bonne mutation, celle qui empêche les vers d'être saouls sans bloquer ses autres fonctions !

De cette découverte, les chercheurs espèrent développer des médicaments qui auraient le même effet chez les souris, dans l'objectif de pouvoir éventuellement faire un test sur les hommes. Si un médicament avait le même effet que la mutation, on pourrait aider des gens à surpasser leur addiction et les effets du manque. Un bel espoir pour le développement de nouveaux traitements contre l'alcoolisme !

NB : Pour ceux que cela intéresse, l'article est ici !

vendredi 19 septembre 2014

Ig Nobel 2014

Chaque année, je partage avec vous le palmarès des Ig Nobel, ces prix remis à des personnes qui ont fait des recherches insolites, surprenantes ou bien totalement inutiles ! Le palmarès de l'année précédente est par ici. Cette année, des équipes venues des cinq continents ont donc encore été distinguées pour cette 24eme édition.

Ig Nobel de Physique
Il a été remis aux japonais de la Kitasato University qui ont mesuré la friction entre une semelle de chaussure et une peau de banane, et entre cette même peau de banane et le sol. Dans son article Frictional Coefficient under Banana Skin, ils démontrent qu'une chaussure glisse autant sur une peau de banane qu'un ski sur de la neige. Pour éviter de tomber, il faudrait avoir un angle de 3,8° entre l'axe de la jambe et l'axe vertical. Lors d'une marche normale, cet angle est de 15° ce qui fait qu'on glisse sur une peau de banane. CQFD.

Ig Nobel de Neurosciences
Une équipe sino-canadienne s'est interrogée sur les réseaux neuronaux en jeu, et les comportements qui en découlent, chez les gens qui voient le visage de Jésus se dessiner sur leurs tartines de pain grillé. Pour généraliser leurs résultats et surtout leur donner du crédit, ils ont essayé de mieux comprendre comment l'on reconnaît des visages ! Leur article est ici.

Ig Nobel de Psychologie
Des chercheurs australiens, britanniques et américains se sont unis pour montrer que chez les hommes, comme chez beaucoup de prédateurs, les créatures nocturnes avaient l'âme plus noire que leurs confrères diurnes. Les couche-tard seraient davantage narcissiques, manipulateurs, machiavéliques et psychopathes que les couche-tôt. Surtout les hommes. La morale appartient à ceux qui se couchent tôt ! Pour ceux qui sont intéressés, l'article est ici.

Ig Nobel de Médecine
Des chercheurs américains et indiens se sont penchés sur le cas «unique» d'un enfant de 4 ans souffrant de thrombasténie de Glanzmann, une maladie rare caractérisée par un défaut d'agrégation plaquettaire. À deux reprises et suite à des "circonstances particulières", l'insertion d'épaule de porc dans la narine de l'enfant a permis de stopper un incontrôlable saignement de nez. L'hémorragie a totalement cessé en 24 heures, et le jambon ôté après 72 heures de traitement. Peut-être quand on n'a plus de coton à la maison !


Ig Nobel de Santé publique
Des chercheurs de République tchèque, du Japon, des États-Unis et d'Inde se sont penchés sur les propriétaires de chats en see focalisant sur la recherche d'un lien entre cette même toxoplasmose (maladie transmise par les chats, et notamment dangereuse durant la grossesse) et la schizophrénie et dépression. Les resultats sont à lire ici et .

Ig Nobel de Biologie

Des chercheurs de République tchèque, Allemagne et Zambie ont montré que la crotte de chien peut servir de boussole ! En effet, les chiens font généralement leurs besoins en s'alignant dans un axe nord-sud. Je vérifierai leurs résultats à la prochaine promenade de la chienne !

Ig Nobel de Sciences arctiques

Des chercheurs norvégiens et Allemands ont voulu tester la réaction de rennes voyant des humains déguisés en ours polaires. Verdict: les rennes ont peur des ours ! Si, si, c'est publié et c'est ici !

IgG nobel de Nutrition
e caca de bébé contient des probiotiques. Or ces mêmes probiotiques sont nécessaires pour fabriquer des saucisses fermentées. Vous imaginez la suite ? Des chercheurs espagnols l'ont vérifié et ça marche ! Le tout financé par le ministère espagnol de l'économie et de la compétitivité, et à lire ici !

vendredi 5 septembre 2014

Qui se ressemble s'assemble !

Des chercheurs des universités de Yale et de Californie du Sud (USA) viennent de publier dans le journal PNAS, une étude aux conclusions surprenantes. Leurs travaux "Friendship and natural selection" suggèrent que, génétiquement parlant, les amis seraient en moyenne aussi proches que des cousins au quatrième degré (un arrière-arrière-arrière-grand-parent en commun). Les amis, c'est donc (presque) la famille ! :-)

Pour parvenir à cette conclusion, les chercheurs ont étudié un échantillon de 1932 personnes, sans lien de parenté entre elles. L'analyse de quelques 1,5 millions de variations génétiques montrent de fortes similitudes lorsque l'on compare le génotype de paires d'amis ! Certains gènes semblent avoir plus de similitudes que d'autres, notamment des variantes relatives au sens de l'odorat - pas faux ! mes amis ont un bon odorat pour le vin ! A l'inverse, des amis auraient différents gènes commandant l'immunité à certaines maladies. Les chercheurs disent que cela pourrait venir de la sélection naturelle et qu'il est bon pour la survie d'un groupe d'avoir différentes résistances à différentes maladies - pas convaincu sur ce point-là !

Un point à mentionner est que l'étude était principalement constituée de personnes d'origine européenne, mais cela ne veut pas dire que les gens tendent à choisir leurs amis uniquement dans une population ethniquement semblable. L'ethnicité n'a donc rien à voir car deux personnes de populations ethniques différentes peuvent avoir davantage de similarités génétiques que deux personnes du même groupe ethnique. Ainsi, il n'y a donc pas de gène de l'amitié mais plutôt des caractéristiques structurelles communes dans l'ensemble du génome de deux amis !

NB : Pour ceux que cela intéresse, les travaux sont ici !

jeudi 28 août 2014

Dur dur d'être gaucher ! (2)

Après mon article sur les gauchers d'il y a quelques jours - à relire ici -, je viens de lire un article fort intéressant sur un blog du Monde sur une découverte qu'ont fait des archéologues français.

L'histoire commence quelque part en Alsace où l'on prévoit d'étendre une zone commerciale. Si la zone a de forts risques d'avoir abrité des activités humaines par le passé, on fait un test rapide et si des traces sont retrouvées, des fouilles archéologiques sont engagées. Ce processus tout à fait normal a donc eu lieu et c'est ainsi qu'à l'été 2012, des fouilles ont commencée près du village de Bergheim en Alsace. Les archéologues découvrent rapidement de grands silos enterrés dans lesquelles les populations du Néolithique (autour de 6000 ans avant JC) stockaient leurs grains. Ils en découvrent soixante en tout mais dans l'une des fosses ils y découvrent un enchevêtrement de squelettes ! Ils ont pris trois semaines à fouiller méticuleusement la fosse ; au fond, il y a le squelette d'un homme, battu à mort, avec des coups sur la tête et sur le thorax. Et l'homme n'a plus de bras gauche ! Il a été coupé entre coude et épaule. Au-dessus de cette homme, il y a d'autres corps qui, ceux-là ont leurs bras ! Il y a un autre homme, deux femmes et quatre enfants. La plus grosse surprise a été quand les archéologues ont enlevé ces squelettes...


La fosse avec les squelettes à gauche et à droite, une fois ces derniers retirés.

Et oui quelle surprise de découvrir 7 bras gauches dans la tombe !! Sept bras amputés, tous gauches, jetés au fond d'une fosse, c'est assez étrange non ?! Une chose de sûre est qu'il ne s'agissait pas de rituels exercés sur les squelettes. Les bras ont été coupés avec quelque chose de lourd, genre une hache, pour trancher les os. Puis des outils aiguisés ont sectionné les chairs et les tendons. Voilà à quoi ressemblent l'os du bras !


De quoi s'agit-il alors ?! Les archéologues ne savent pas ! Un combat entre tribus qui a mal tourné et les perdants ont eu les bras gauches coupés ? Mais alors que feraient des enfants dans la fosse ? Cela pourrait être aussi des morts surnuméraires, c'est à dire des proches d'un personnage important, qui se tuent pour l'accompagner dans la mort. Mais dans ce cas-là, que feraient les 7 bras gauches avec eux ? Peut-être s'agit-il d'un sacrifice ? Peut-être n'aimaient-ils pas les gauchers au Néolithique ?! Le secret reste entier !

vendredi 25 juillet 2014

Les secrets d'un long golf drive

Les parents de Justin sont fous de golf. Ils y jouent tous les jours et regardent même golf TV ! J'ai regardé 2-3 fois avec eux et j'ai été fasciné par une épreuve : "ReMax World Long Drive". En fait, il s'agit d'une compétition où les golfeurs essaient de lancer leur balle le plus loin possible.


J'ai franchement été surpris par les distances qu'ils peuvent attendre et j'ai fait des recherches pour savoir ce qui pouvait expliquer qu'une balle de golf puisse aller aussi loin. Et le secret d'un long golf drive se trouve... dans les alvéoles de la balle de golf ! Des recherches au MIT (Massachussets Institute of Technology) ont prouvé que les trous à la surface de la balle augmentaient considérablement la distance parcourue. aurait tendance à penser qu'une balle avec une surface unie glisse dans l'air plus facilement qu'une balle avec une surface irrégulière. Et bien non, le résultat inverse est observé ! Les trous réduisent de moitié la résistance de l'air qui freine la progression de la balle. A quand la voiture à alvéoles ?!

jeudi 26 juin 2014

Pause pipi : 21 secondes top chrono !

Je ne sais pas si cela va changer votre vie mais en tout cas, cela a illuminé ma journée ! Je viens de lire qu'une équipe américaine de physiciens et de biologistes de l'Institut technologique de Géorgie vieet de publier dans la revue PNAS - à consulter ici - une étude dont le constat est étonnant : tous les mammifères de plus de 3 kilos (plus gros qu'un chat) mettent environ 21 secondes à vider leur vessie !

Comment ont-ils fait ? À l'aide de caméras haute vitesse, les chercheurs ont enregistré au ralenti 32 espèces différentes, de la chauve-souris à l'éléphant, en passant par le rat, le chat, le chien, le lion, le rhinocéros ou le cheval. Ils ont observé une forte dichotomie entre les petits mammifères de moins de 1 kilo et ceux de plus de 3 kilos. Pour les petits mammifères, ce sont les muscles de la vessie qui permettent d'exercer la pression nécessaire à l'évacuation de l'urine. L'urine prend la forme d'un chapelet de gouttelettes qui sont expulsées en moins de deux secondes. Par contre, chez les gros mammifères (homme inclus), l'urine est plutôt évacuée sous forme de jets plus ou moins continus. Mais pourquoi 21 secondes pour chaque animal ? Plus un animal est gros, plus son urètre est large. Plus l'urètre est long, plus le liquide prend de la vitesse et a un fort débit. Ces paramètres permettent d'expliquer pourquoi le chat comme l'éléphant mettent tous les deux 21 secondes à se vidanger, même si la vessie d'un chat correspond à un demi-verre de vin alors que celle de l'éléphant représente plus de 20 bouteilles !

Reste à trouver une explication de cette constance de la durée d'urination sur le plan biologique. En attendant faites le test de votre coté - attention la vessie doit être pleine ! ;-)

dimanche 18 mai 2014

Effet ventouse

Il y a des questions simples que pourtant personne n'a jamais essayé d'expliquer. Par exemple, pourquoi les tentacules des poulpes ne se collent pas entre elles ?! Des chercheurs du laboratoire de neurobiologies des pieuvres à l'université de Jérusalem viennent de répondre à cette énigme dans leur étude parue dans la revue Current Biology - c'est par ici. On sait maintenant presque tout du fonctionnement de la ventouse du poulpe et cela pourrait s'avérer très utile pour la chirurgie !


Les poulpes sont intelligents ! Ils peuvent résoudre des problèmes, ont une mémoire et... peuvent aussi prédire les résultats de la coupe du Monde de football - à relire ici et ! Ils ont 200 millions de neurones dans leur cerveau et plus de 300 millions de nerfs périphériques qui s'étendent à travers leurs tentacules. Ils ont donc un contrôle complet sur leurs tentacules ! Cependant, contrôler ses bras ne veut pas dire ne pas s'emmêler les tentacules ! Alors c'est quoi le mystère ?

Le mystère serait un signal chimique qui serait comme une sorte d'auto-avertissement prévenant le poulpe qu'une tentacule serait en contact avec un autre. Au cours de leurs recherches, les chercheurs ont recueilli les substances chimiques présentes naturellement sur un tentacule. Les chercheurs ont réussi à démontrer que chacun des signaux qu'émet le poulpe est propre à lui-même, ce qui lui permet de reconnaître son bras ! Le poulpe sait même différencier si son bras est amputé ou pas ! Ce type de mécanisme pourrait être intéressant pour des applications en chirurgie pour laquelle on peut imaginer une sorte de "bras de poulpe" qui ramperait à travers les tuyaux de l'intestin et serait programmé pour éviter la paroi intestinale. Comme quoi, on a beaucoup à apprendre des poulpes !

vendredi 9 mai 2014

Fascinante Nature !

On pensait avoir découvert toutes les espèces vivant sur cette Terre mais la nature nous révèle toujours quelques surprises. Hier, Anne-So m'a envoyé un article relatant la découverte d'une nouvelle araignée Cebrennus rechenbergi dans le Sahara Marocain. Cette curieuse araignée est capable d'acrobaties dignes des meilleurs gymnastes pour accélérer sa course.


Elle dresse ses pattes avant, saute et tourne dans les airs avant d'atterrir sur ses pattes arrières ! Cela lui permet ainsi d'atteindre 2 mètres par secondes ! Ce mouvement lui sert probablement à fuir un éventuel prédateur car il est si couteux en energie que si elle fait cela 5 à 10 fois dans la journée, elle meurt.

Par un heureux hasard, mes lectures d'hier m'ont aussi permis de faire la découverte d'insectes "lacrymophages" !! En Décembre 2013, l'écologue Carlos de la Rosa est au Costa Rica. Il filme cette étrange scène : un papillon qui boit les larmes d'un crocodile !


Cela peut paraître surprenant mais cette habitude est largement répandu chez les insectes. Il a par exemple été observé une abeille buvant des larmes de tortue. Peu de chercheurs s'étaient penchés sur ces insectes buveurs de larmes. Des chercheurs viennent de montrer que certains lépidoptères y trouveraient des protéines, mais il semble surtout qu'ils y puisent du sodium. Est-ce douloureux pour la proie ? Hans Bänziger, principal auteur de l'étude, a poussé la curiosité jusqu'à laisser des papillons s'abreuver à son œil. Tant qu'il le gardait ouvert, Bänziger n'a tout au plus senti qu'une piqûre de faible durée !

Fascinante Nature qu'il est important de protéger ! Si la tortue disparaît, l'abeille pourra-t-elle trouver du sodium ailleurs ? On pourrait ainsi assister à une extinction en chaîne. Protégeons donc toutes espèces et n'arrêtons pas de les observer, elles ont tant à nous apprendre !

jeudi 1 mai 2014

Plâtre à ultrasons

Le designer turc Deniz Karasahin vient de mettre au point la création d'un plâtre imprimé en 3D et adapté à la morphologie de chaque patient. Baptisé "Osteoid", ce plâtre permettrait une rémission des os fracturés 40% plus rapidement qu'avec un plâtre traditionnel. La raison de cette prouesse ? Une impulsion d'ultrasons 20 minutes par jour dans la structure du plâtre.


Même si Osteoid n'en est qu'au stade du concept, ce plâtre a tout d'une vraie révolution. Il est écologique, léger et résistant à l'eau. De plus, il a un coût de production raisonnable et sa structure évitera les odeurs et les démangeaisons. J'aime quand la Technologie rencontre la Science pour le bien-être des patients !

jeudi 27 mars 2014

L'ivresse du coureur

On va rester dans la même thématique mon article précédent : la course à pied ! Certaines personnes ne trouvent pas le même plaisir que d'autres à courir. Elles n'en ressentent pas les mêmes bénéfices (se sentir en plein forme par exemple) et ont l'impression d'être forcées à faire de l'exercice. Est-ce grave ?

Je viens de prendre connaissance d'une étude très intéressante dans laquelle les chercheurs ont forcé des rats à courir sur un tapis en les comparant à des rats qui étaient autorisés à courir sur leur roue quand ils le voulaient. Les deux groupes ont obtenu des bénéfices physiques comparables (calories brûlées et forme physique) mais les rats obligés à l'exercice se sont montrés plus anxieux. Certes, les études sur les animaux ne sont pas toujours transposables chez l'Homme, mais on peut facilement imaginer que si je vous impose de vous réveiller à 5h45 le matin pour faire 45 minutes d'elliptiques tous les jours de la semaine, vous vous sentirez en moins bonne forme au final !

La clé de la bonne forme n'est pas de faire de la course à pied absolument - on n'est pas tous marathonien dans l'âme ! - mais plutôt de trouver un exercice que vous appréciez. Cependant, des études (et mon expérience !) montrent que l'exercice continu (30 minutes ou plus), rythmique et répétitif peut produire ces résultats psychologiques bénéfiques. Je ne vais pas rentrer dans les détails scientifiques sur la libération de neurotransmetteurs (noradrénaline, dopamine, sérotonine, etc...) mais ce que l'on peut appeler l'ivresse du coureur à la même base que la pratique régulière d'autres activités : le plaisir ! "Ne courez donc" pas après cette ivresse... à moins que vous aimiez courir ! CQFD :-)

samedi 25 janvier 2014

Animaux rares et étranges

Certains diront que ce sont les cours de biologie animale (BA pour les intimes) qui me manquent. Non, non ! Si je vous parle régulièrement des espèces rares, étranges et parfois inconnues - à relire ici et -, c'est uniquement pour votre culture et mon plus grand plaisir ! Nouvelle sélection de ces animaux rares qu'ils seraient bons de protéger.

On commence par le plus coloré : le poisson perroquet !


Je ne sais pas si sa couleur lui permet de mieux passer inaperçu dans les mers des Caraïbes mais en tout cas son bec (comment on appelle ça chez les poissons ?!) n'a rien à envier à celui d'un saïga.


C'est un nez, que dis-je un cap, une péninsule ! Non, juste un étrange museau ! En parlant de nez, que pensez-vous de celui du sphinx colibri (Macroglossum stellatarum pour les plus calés) ?


Et bien contrairement aux apparences, le sphinx colibri n'est pas un oiseau mais un insecte ! Il possède une très longue trompe pour butiner les fleurs en vol stationnaire à la manière des oiseaux-mouches. Dans un genre tout aussi étrange, voici un glaucus.


Le glaucus est un un mollusque gastéropode de l'espèce de nudibranches. Il se nourrit principalement d'hydrozoaires dont il tire son pouvoir urticant. faites attention car il flotte à la surface des eaux, la face ventrale tournée vers la surface ! Et oui, l'habit ne fait pas le moine ! Et ce n'est pas la fourmis panda qui me contredira !


Un animal qui ne trompe pas c'est bien le ocellated icefish (chionodraco rastrospinosus). Ce petit poisson des eaux profondes de l’Antarctique joue en effet la transparence puisqu'il présente la particularité d’avoir le sang... complètement transparent !


En réalité, il possède un très faible taux d’hémoglobine, ce qui expliquerait les raisons de la transparence de son sang. Comment fait-il alors pour le transport du dioxygène dans l'organisme ? Les chercheurs suggèrent que son cœur anormalement volumineux est la clef du mystère ! Pour allonger la liste de ses insolites secrets, le ocellated icefish ne possède pas non plus d’écailles comme le commun des autres poissons !

Enfin, l'étrangeté n'est pas que dans l'apparence ! Certains animaux ont des particularités incroyables. Je vous mets au défi de découvrir celle des guppies, ces petits poissons d'aquarium.


Allez, je vous aide un peu. Il y a quelques semaines des recherches ont révélé que les mâles de cette espèce devenaient amis avec d'autres mâles moins attirants pour avoir l'air plus désirable aux yeux de ces dames ! Les salauds !

Mais le plus fascinant est que les guppies peuvent se reproduire au moins 10 mois après leur mort ! Ceci s'explique simplement par le fait que la femelle guppy détient la capacité de stocker le sperme du mâle afin de pouvoir l'utiliser au moment le plus propice à la fécondation. En terme d'adaptation, le fait de pouvoir stocker le sperme à long terme permet surtout à une seule femelle de coloniser un nouvel environnement et établir une nouvelle population génétiquement diversifiée ! Fascinante nature !

mardi 7 janvier 2014

Quand le corps parle

L'équipe du Dr Lauri Nummenmaa (Finlande) vient de publier une étude qui a permis de dresser les cartes corporelles des sensations physiques liées à des émotions - l'article original est en accès libre ici.


En pratique, ils ont provoqué ces émotions chez plus de 700 personnes en leur montrant des images ou vidéos éveillant une émotion spécifique. A chaque fois, ils ont demandé aux participants de représenter sur un schéma de corps humain les parties de leur corps qui se trouvaient suractivées ou inversement. Rouge pour les régions à la sensibilité accrue et bleu pour les zones pour une moindre activité. Les chercheurs ont été surpris de constater qu'à chaque émotion correspondait une combinaison précise de sensations et que celle-ci était reproduite spontanément par la majorité des participants quelque soit leur pays d'origine. Ils ont ainsi pu dresser une typologie de nos émotions. De façon globale, celles-ci se situent essentiellement dans la tête et le haut du corps où elles peuvent provoquer une accélération des rythmes respiratoires et cardiaques.

Par ailleurs, il est intéressant d'associer ces cartes corporelles des émotions à la langue française. Il y a toujours une expression qui attribue une manifestation physique à chacune de nos émotions. On peut ainsi avoir "une boule au ventre", "des frissons dans le dos", "sentir monter la colère" ou encore "avoir le coeur serré" !

mardi 24 décembre 2013

Merry Christmas !

C'est Noël et pour fêter le Réveillon, on rêve tous d'avoir plein de neige ! Comme l'année dernière, je ne suis pas rentré en France pour les fêtes mais au moins, une part du "rêve de Noël" a été exaucé !


Tant de neige ça donne des idées... C'est parti pour une sélection des meilleurs bonhommes de neige de cette année !





... ou encore respect à ceux qui sont les auteurs de ce jardin...


Pour le scientifique que je suis qui essaie de faire des cristaux de protéines depuis 1 an, je peux vous dire que je vois la neige d'un autre point de vue...


La formation des cristaux ou flocons de glace dépend de la température et de la pression. Il y a toute une variété de flocons de neige ! Un des artistes qui les étudie le mieux est le photographe russe Alexey Kljatov. Il utilise un équipement minimaliste pour travailler sur la diversité des flocons. A travers de magnifiques clichés, il nous fait découvrir la complexité et la précise structure des flocons de neige. Des images absolument époustouflantes que vous pouvez consulter sur son Tumblr ou bien son blog.





jeudi 12 décembre 2013

Quand la Nature inspire la Science

Vous ne le savez peut-être pas mais la nanotechnologie, l'ingénierie et autres recherches sur les métamatériaux s'inspirent de l'anatomie de nombreux animaux pour trouver une solution aux problèmes humains. Ce que l’on appelle la bioimitation permet des avancées extraordinaires dans le domaine du nano (infiniment petit). L'exemple le plus connu est les geckos. Ils sont pourvus de ventouses leur permettant de se coller aux parois les plus verticales, même vitrifiées. Quand on observe leurs pattes au microscope, on peut remarquer une série de fibres velues organisées selon un schéma bien défini. En se penchant sur le cas de ce petit lézard, les scientifiques ont pu créer des rubans adhésifs capables d'être collés et décollés sans perdre leur adhérence.

Dans cet article, listing d'autres exemples des merveilles de la nature qui ont (ou pourront) servir à l'homme.

- La résiline est une protéine qui donne cette élasticité incroyable aux puces lors de leurs sauts ou aux ailes des libellules. La protéine a été synthétisée en laboratoire en 2005 et les recherches actuelles visent à utiliser ces propriétés pour la réparation des tissus humains.

- Des chercheurs américains ont créé le matériau métallique le plus léger du monde en imitant... la structure naturelle des os ! Constitué à 99,9% d'air, il s'agit de l'un des matériaux les plus résistants jamais construits.


- Certaines espèces de scarabées utilisent un micro revêtement pour glaner les gouttes de rosée. Un chercheur du MIT (Massachussets Institute of Technology - à Boston !) a mis au point un système similaire pour récupérer les minuscules gouttes d'eau.

- La compagnie aérienne allemande Lufthansa développe un recouvrement pour ses avions inspiré de la peau des requins. Celle-ci est en effet formée de façon particulièrement aérodynamique. En haut à droite, image au microscope de la peau de requin. En-dessous, la copie humaine.

- Le ver pomphorhynchus laevis parasite ses victimes en enfouissant sa tête couverte de crocs, dans leurs parois intestinales. Des chercheurs du Brigham and Women's Hospital (à Boston toujours !) sont parvenus à recréer ce système avec un patch qu'ils veulent utiliser lors d'opérations internes en remplacement des agrafes.


- Les sauterelles ont la particularité de ne pas avoir de muscles au niveau des pattes et pourtant elles font des sauts gigantesques ! C'est pourquoi les chercheurs étudient leur physionomie afin de créer des prothèses pour les humains et de meilleures articulations pour les robots. Cela va tourner X-men tout ça !

Bref, la Nature est fascinante, pleine de d'inspiration pour la Science. Une raison supplémentaire pour la protéger et mieux l'observer ! :-)

samedi 30 novembre 2013

Body hackers

Je viens de lire un reportage intéressant dans Sciences et Avenir, sur les " body hackers". Les body hackers se définissent comme les « pirates du corps humain ». Fans de nouvelles technologies, ils s'implantent eux-mêmes des gadgets électroniques afin d’augmenter leurs capacités physiques et intellectuelles. On pourrait définir les body hackers comme des transhumanistes ou même des cyborgs. Pour eux, l'augmentation de l'humain est un droit.

Mais qui sont-ils ? Tous se sont fédérés autour de la même idée en 2012, à partir d'un forum Internet consacré au body hacking, Biohack.me. Le noyau dur et pensant des body hackers a fondé en janvier 2012 une start-up de body hacking, Grindhouse Wetware (GHWW). Des ingénieurs, informaticiens, physiciens, programmeurs, biologistes, etc... des membres actifs aux compétences variées et complémentaires. Aujourd'hui, plus de 400 sympathisants à travers le monde suivent de près les avancées du groupe GHWW.

Que font-ils ? Pour avoir une idée de leur source d'inspiration, prenez l'exemple de leur modèle : Kevin Warwick, professeur de cybernétique à l’université de Reading en Grande-Bretagne. Il fut le premier body hacker de l’histoire en s'implantant en 1998 une puce sous la peau de l’avant-bras qui lui permettait de contrôler à distance son ordinateur, les portes, les lumières et les radiateurs de son laboratoire. En 2002, il va même plus loin en s'implantant une grille d'électrodes sur le nerf médian au-dessus du poignet. Chacun de ces mouvements est capté par les électrodes et transmis aux appareils électroniques avec lesquels il interagit. Vous pouvez donc imaginer ce que les nouveaux body hackers sont capables d'imaginer avec les technologies d'aujourd'hui. Certains se greffent des implants magnétiques sous la peau pour avoir le pouvoir d'attirer les objets et ressentir les vibrations des appareils et circuits électriques. D'autres plus fous se greffent des appareils de la taille d’un briquet pour mesurer en permanence les constantes de leur corps (température, battements cardiaques, etc…). Le dispositif communique les données par bluetooth (liaison sans fil) à un smartphone.

Les risques ? Avant de s'implanter leurs technologies dans le corps, les body hackers testent leurs prototypes en les plongeant par exemple dans un aquarium avec une solution à pH sanguin. Si le pH baisse suite à une fuite de batterie, le prototype est modifié. Concernant la batterie, le risque est aussi la combustion spontanée et les dégâts conséquents dans le corps. Enfin, l'ultime problème est aussi la tolérance du dispositif par le corps. Comme tout implant, un rejet du dispositif par l'organisme est possible.

Un futur pour tous ? Le 21ème siècle et les suivants nous le diront mais la tendance actuelle est bien à la modification corporelle. Rien ne nous oblige à devenir des transhumains. Certes, les gens supportent de moins en moins la vieillesse, la maladie et l'idée de la mort mais c'est notre destinée et on doit l'accepter.

samedi 23 novembre 2013

Portraits génétiques

Le photographe canadien Ulric Collette mène depuis plusieurs années un projet artistique intitulé "Portraits génétiques". Le projet consiste en une série de photos-montages réunissent deux membres d'une même famille dans un seul corps. Frères et sœurs, père et fille. Le procédé met en lumière les liens physiques de la parenté. Le résultat a même provoqué l'étonnement des personnes photographiées. Habituées aux commentaires sur leurs ressemblances, elles ont rarement eu l'occasion de constater ces ressemblances de manière aussi évidente. Clichés choisis parmi la cinquantaine d'images de la collection. Le reste est à consulter sur le site du photographe - ici !


Marie et sa mère Pier


Veronique et sa mère Francine


Mathieu et son père Denis


Vincent et son père Laval


Amélie et sa mère Julie


La même mère avec son autre fille Sabelle


Les 2 soeurs, Catherine et Véronique


Les 2 soeurs, Gabrielle et Léa

samedi 16 novembre 2013

Le coeur en boîte

Quand Scott m'a envoyé cette vidéo, j'ai été bluffé ! Je vous laisse regarder.


Oui, un cœur qui bat seul, au fond d’une boîte ! Ce nouveau système appelé Organ Care System, a été développé par TransMedics Inc et permet de maintenir le fonctionnement du cœur presque normalement pour pouvoir le transporter sur de longues distances. Lors d'une greffe, la durée pendant laquelle le cœur est arrêté pour être transporté et celui où il redémarre doit être la plus courte possible. Dans l'idéal, inférieure à 3h, mais en pratique, avec les contraintes de transport, cela prend jusque 5h. Au-delà de ce délai, le cœur commence à s’abîmer. En moyenne, 70% des cœurs des donneurs sont inutilisés, à cause de l’incapacité de les conserver adéquatement. Un gâchis pour les malades en attente de greffe.

Actuellement, les organes sont transportés dans une glacière remplie d’une solution de conservation. Le cœur est mis dans une solution riche en potassium qui a la vertu de paralyser les cellules myocardiques. Cette paralysie permet de limiter la consommation d’énergie des cellules. L'Organ Care System permet au cœur de continuer à battre. Une pompe récupère 1,2 litres de sang des donneurs et le combine avec une solution nutritive. Un essai clinique a été mis au point sur 128 patients et un coeur a pu ainsi être transporté entre Berlin et la Grèce et a tenu plus de huit heures !

S'agira-t-il d'une révolution pour les greffes cardiaques ? Le système coûte bien plus cher qu'une glacière et nécessite beaucoup de précautions lors du transport. Même si la vie n’a pas de prix, pour la société elle a un coût...

lundi 11 novembre 2013

Calvitie : l'espoir enfin !

Messieurs, nous n'avons peut-être plus de "cheveux blancs" à nous faire quant à notre calvitie ! Je ne vous parle pas d'un spray qui cache notre perte de cheveux - pour rappel, relisez cet article ! - mais d'une possible greffe de cellules papillaires. En effet, une équipe de l'université de Columbia est parvenue à faire repousser des cheveux humains... sur la peau des souris !!

Depuis de nombreuses années, les chercheurs essaient de trouver le remède miracle pour empêcher la chute des cheveux. Jusqu'à maintenant, on n'avait que des traitements qui permettent de ralentir la perte des cheveux mais qui ne stimulent pas la croissance de nouveaux cheveux. Dans cette nouvelle recherche, des cellules humaines du derme papillaire provenant de sept personnes ont été cultivées en laboratoire où l'on a induit leur agrégation de manière à créer les conditions nécessaires à la croissance des cheveux. Après quelques jours, ces cellules papillaires insérées entre le derme et l'épiderme d'un fragment de peau humaine ont été greffées sur le dos de souris. Dans 5 des 7 tests, la greffe a produit de nouveaux cheveux pendant au moins 6 semaines !

Cette méthode pourrait rendre la greffe de cheveux accessible à des personnes avec un petit nombre de follicules, hommes comme femmes, mais aussi chez les sujets ayant souffert de brûlures. Cependant, davantage de travaux sont nécessaires avant que cette technique puisse être testée chez des humains. Les chercheurs doivent encore déterminer les propriétés intrinsèques des nouveaux cheveux, comme leur couleur, leur angle de pousse, leur emplacement sur la tête et leur texture. Pour ceux que cela intéresse, tous les résultats de l'étude sont à consulter ici.

jeudi 24 octobre 2013

Le monde à l'envers

Bojana Danilovic (28 ans) est un cas à part. Cette jeune femme serbe est atteinte d'un dysfonctionnement cérébral et... voit le monde à l'envers ! Les médecins et scientifiques ne peuvent pas donner d'explication à cette maladie très rare nommée "le phénomène d’orientation spatiale". Concrètement, elle voit les choses comme elles sont, mais lorsque ces informations parviennent à son cerveau, ce dernier les transforme et les met à l’envers. Ainsi, ce qui est à l'endroit au départ se renverse. Imaginez au quotidien ! Quand tu lis le journal, les gens te regardent un peu bizarrement ! Ne parlons pas de la télé à la maison ou bien de l'ordinateur au travail : tu es obligé(e) de retourner l'écran !

On en rit mais Bojana Danilovic confie avoir eu énormément de problèmes lors de son éducation. Par exemple, lorsqu’elle rampait au sol, elle le faisait à l’envers. Pareil quand elle a appris à marcher ou à écrire. Aujourd’hui, Bojana Danilovic a su s'adapter à son monde à l'envers. C'est une femme heureuse qui n'a qu'un seul regret : ne pas pouvoir passer le permis de conduire ! Et si on avait enfin une explication pour les vieux personnes agées qui roulent à contre-sens sur l'autoroute ?! lol

samedi 28 septembre 2013

A faire tourner la tête !

Il y a des jeux quand on était gamins qui nous faisaient tourner la tête ! Je pense à la toupie, jeu dont le principe était de tourner plein de fois sur soi-même et ensuite de s'arrêter pour profiter du paysage qui continue à tourner. Encore mieux, le tourniquet dans les parcs publics ! La dernière fois, c'était à une soirée d'université...

Ces simples souvenirs me sont revenus quand j'ai lu une étude publiée dans la revue Cerebral Cortex sur les danseuses classiques ! Comment font-elles pour ne pas avoir le tournis après avoir tourné sur elles-mêmes ? Normalement, une rotation rapide entraîne une sensation de vertige ou de mouvement dûe au fait que les fluides remplissant l'oreille interne continuent de bouger une fois la tête immobile. L'étude révèle que, chez les danseuses, la sensation de vertige et les réflexes oculaires durent moins longtemps que chez le groupe témoin. Leur IRM cérébral révèle des différences dans la zone du cervelet recevant les signaux en provenance du système vestibulaire - organe qui régit l'équilibre dans l'oreille interne - et dans le cortex cérébral qui est responsable de la sensation de vertige.

Ainsi, le cerveau des danseuses classiques se modèlent au fil des ans pour annuler cette information et les rend ainsi plus résistantes à la sensation de vertige. La prochaine étape de cette étude serait peut-être de cibler voire même contrôler ces zones du cerveau chez des patients souffrant de vertiges chroniques afin de les soulager au quotidien !