jeudi 4 avril 2013

Résurrection

J'ai récemment regardé The hunter de Daniel Nettheim, avec Willem Dafoe.


Le film raconte l'histoire de Martin, un mercenaire européen à la solde d'une société de biotechnologie anonyme, qui est envoyé en Tasmanie pour capturer le dernier spécimen de tigre de Tasmanie. Je ne vais pas trop développer sur les qualités cinématographique du film (puisqu'il n'y en a pas énormément) mais plutôt sur le fond que je trouve plus intéressant. Le tigre de Tasmanie, également appelé loup marsupial ou thylacine, a disparu en 1936 - la faute aux colons européens qui, au 19ème siècle, ont considéré le thylacine comme un tueur de moutons.


Pourtant, certains témoignages tendraient à prouver que quelques spécimens ont pu survivre. Le film a pour base ces témoignages et explore la possibilité de cloner ce dernier spécimen afin de sauver l'espèce (et surtout faire de l'argent...). D'un point de vue scientifique, plutôt que de chercher le dernier spécimen vivant, il est plus intéressant d'envisager des manipulations génétiques à partir d'ADN issu d'un petit tigre conservé dans de l'éthanol à l'Australian Museum.


Ce qui est encore un rêve pour le tigre de Tasmanie est déjà une réalité pour d'autres espèces disparues. Le mois dernier, des chercheurs australiens ont réussi à redonner vie à des embryons de grenouilles plates à incubation gastrique - Rheobatrachus silus -, une espèce officiellement éteinte depuis 2001. L'équipe du professeur Archer de l'Université de Nouvelle-Galles du Sud, s'est ainsi servie d'embryons congelés et conservés dans les laboratoires depuis les années 1970 et a appliqué une méthode presque similaire à celle de Dolly, la première brebis clonée en 1996. Les chercheurs ont commencé par extraire le matériel génétique des cellules embryonnaires congelées pour l'introduire dans les ovules débarrassés de leur noyau d'une espèce de grenouille similaire, Mixophyes fasciolatus. Au bout de quelques jours, l'embryon d'une grenouille à incubation gastrique a scientifiquement ressuscité ! Malheureusement, aucun têtard n'est parvenu à se développer par la suite mais l'équipe garde bon espoir de voir aboutir le processus prochainement. Si cela venait à se réaliser, cette technique pourrait être utilisée comme un outil de conservation pour des centaines d'espèces aujourd'hui menacées.

Sinon, pour la petite anecdote, la grenouille plate à incubation gastrique avait sa technique pour protéger ses oeufs : elle les avalait ! Une fois dans l'estomac, les oeufs provoquaient l'interruption du système digestif et donc l'arrêt de la production d'acide. Ainsi, durant une période de six à huit semaines, les embryons se développaient en toute sécurité avant de ressortir par la bouche de leur mère !

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