mardi 8 janvier 2008

Violences au Kenya

Non, je ne parle pas encore de mes vacances...
Je me sens d'avantage le devoir et l'envie de vous parler de la situation au Kenya.

Pour info, le Kenya, ancienne colonie britannique, accède à l'indépendance le 12 Décembre 1963.
Il y a donc des élections comme dans de nombreux pays.
Seulement, les lendemains d'élections sont souvent très "sanglants dans ce pays".
Dernière élection en date, le 27 décembre 2007. Et depuis au moins 600 personnes ont été tuées.

Pour vous refaire une chronologie rapide, voici ce qui s'est passé :

27 décembre : Les Kenyans votent massivement pour départager le président Mwai Kibaki, candidat à sa réélection, et Raila Odinga, son ancien allié devenu son principal rival.

29 décembre : Un dirigeant du mouvement de Raila Odinga affirme que ce dernier a remporté la présidentielle. Devant la lenteur du processus de dépouillement des bulletins et la multiplication des accusations de fraudes, des militants de Raila Odinga donnent libre cours à leur colère. Des émeutes éclatent, notamment dans les quartiers défavorisés de Nairobi et dans l'ouest du pays (fiefs de Raila Odinga), où barricades, jets de pierres sur les forces de l'ordre et pillages de magasins se multiplient.

30 décembre : Raila Odinga accuse le président sortant de fraude sur "300.000 voix". La commission électorale annonce la victoire du président sortant Kibaki avec un peu plus de 200.000 voix d'avance. Quelques minutes après, des émeutes éclatent dans les fiefs de Raila Odinga, à Kibera, le plus grand bidonville de Nairobi, et dans plusieurs villes de l'ouest du pays.

Mwai Kibaki prête serment lors d'une cérémonie organisée moins d'1h après la proclamation des résultats. Le gouvernement ordonne la suspension des retransmissions des reportages sur les émeutes. La police interdit le rassemblement de l'opposition, menaçant d'arrestation son chef, Raila Odinga, s'il a lieu. -

Pendant ce temps-là, les Etats-Unis félicitent Mwai Kibaki et indiquent qu'il appartient aux autorités kényanes d'enquêter sur les allégations de fraude alors que la mission d'observation de l'Union européenne exprime de "réelles inquiétudes sur les irrégularités" du scrutin. Selon la police, 14 personnes ont été tuées dimanche.

31 décembre : Dans la nuit de dimanche à lundi, 104 personnes sont tuées lors d'émeutes. A Nairobi, de nouvelles émeutes éclatent dans la matinée dans le plus grand bidonville de Kibera.

1er janvier 2008 : Au moins 35 personnes, dont des femmes et des enfants, sont mortes dans l'incendie volontaire d'une église au Kenya. Découverte de 66 cadavres dans une autre partie du pays.

3 janvier : La police empêche les partisans de Raila Odinga de rallier le centre-ville, le rassemblement de l'opposition est reporté au 8 janvier. Mwai Kibaki se dit "prêt" au dialogue politique, une fois "le calme" revenu.

4 janvier : Les forces de l'ordre quadrillent Nairobi pour empêcher, comme la veille, toute manifestation des partisans de l'opposition. L'opposition demande l'organisation d'un nouveau scrutin présidentiel dans les trois mois, ce que les autorités rejettent aussitôt. Mwai Kibaki est "ouvert" à la négociation d'un formation d'un gouvernement de coalition avec l'opposition.

5 janvier : Le pape appelle à "la fin immédiate des violences et du conflit fratricide" au Kenya, dans un télégramme adressé au chef des évêques de ce pays, John Njue. Il croit au Père-Noël Benoît XVI ?!

6 janvier : Le candidat à l'élection présidentielle Raila Odinga s'est dit prêt à un partage du pouvoir avec son rival Mwai Kibaki, à condition que ce dernier reconnaisse sa défaite.

7 janvier : Au moins 600 personnes ont été tuées depuis le début des violences, selon la police nationale kényane. Certaines des violences s'apparentent à des actes "de nettoyage ethnique et de génocide", affirme la Conférence internationale pour la région des Grands lacs africains (CIRGL).

Vous me direz que tout ceci peut être choquant à notre époque. Je vous réponds que oui mais il ne faut pas oublier également que les premières années de notre républiques n'ont pas été moins sanglants...

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