vendredi 23 novembre 2012

L'inconnue de la Seine

Je viens de lire un article intéressant sur le blog-Le Monde de Pierre Barthélémy racontant la légende de "l'inconnue de la Seine".

A la fin du XIXème siècle, la morgue de Paris était le lieu d'une macabre promenade. En effet, on y exposait au public les cadavres non identifiés ramassés sur la voie publique ou repêchés dans la Seine, dans l'espoir que quelqu'un les reconnaisse trait. Dans les années 1880, le corps d'une femme est retrouvée dans la Seine : mort par suicide. La beauté et le sourire énigmatique de la jeune femme fascinent un employé de la morgue au point qu'il réalise un masque mortuaire.


Le masque de cette femme va acquérir au fil des années une dimension mythique. A partir de la fin du XIXème siècle, l'image et le masque se diffusent dans toute l'Europe et impressionnent de nombreux artistes qui tentent de s'emparer de la légende. Louis Aragon, Vladimir Nabokov ou encore Jules Supervielle qui écrit même en 1931 un conte intitulé L'inconnue de la Seine. "...allait sans savoir que sur son visage brillait un sourire tremblant mais plus résistant qu'un sourire de vivante, toujours à la merci de n'importe quoi".

Sans exagérer, le masque de l'inconnue de la Seine était une icône pendant la première moitié du XXème siècle ! La légende n'en finit pas là. Dans les années 1950, le Norvégien Asmund Laerdal est le fondateur d'une société de jouets spécialisée dans des poupées réalistes en plastique mou. Il a l'idée de proposer des mannequins aux futurs secouristes apprenant les techniques de réanimation cardio-pulmonaire (bouche à bouche, massage cardiaque externe). Touché par l'histoire de cette jeune femme, il fait modeler un visage à partir du masque mortuaire pour son nouveau mannequin d'enseignement, Resusci Anne. Lancée en 1960, le mannequin a été modernisée au cours du temps mais a toujours gardé la même apparence. C'est ainsi qu'à travers sa mort, l'inconnue de la Seine a sauvé plein de vies et est aujourd'hui la femme la plus embrassée du monde...

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